Première partie : la conférence de Randy Wakeman
un compte rendu d’Arthur Tivoli (compléments de Fred Masschelein)
Ça y est c’est décidé, après avoir vu Pierre Spiry au week-end des Amis de la Magie, je vais voir la conférence de Simon Lovell et Randy Wakeman, deux complices de longue date.
Avant leur arrivée, on voit les copains, on se bizouille et la lumière baisse, le spectacle commence.
L’artiste Randi Wakeman m’a l’air sympa. Les tours qu’il a choisis de nous montrer sont simples et faciles à faire, ce sont des tours très rodés.
Standing ten count (anciennement nommé "Count Wakeman"), inspiré par le "11 cards trick" d’Edward Victor, est une très très bonne version. Le tour est plus facile à suivre par les spectateurs que les versions originales (et techniquement plus facile) et, contrairement aux autres versions dont c’était le point faible, il possède un final avec 2 surprises (tout le jeu se retrouve dans le paquet compté et la carte choisie est la seule qui reste en main du magicien).
All that jazz : Il commence par une variation des "As Jazz" de Peter Kane. Le montage est simple et le climax cool, cela lui permet d’enchaîner avec :
Ascension transposition : un tour inspiré de "Ascension" de Phil Goldstein ; une sorte "d’huile et l’eau" avec des dames et des cartes à points et en final une permutation des cartes à points en as.
Sous les feux de la rampe : une routine de coupes sur les as très cool et fastoche ; tout est fait à première vue par le spectateur. C’est une des meilleurs versions et une des plus faciles qui existent.
Il nous fait ensuite une routine de paquet coupé sur une carte qui a été pensée auparavant par le spectateur ; un excellent tour percutant qui marche à 100 %.
Back to the future : un tour de petit paquet qui est un "twisting the as" avec un double changement de couleur du dos des cartes qui est bleu pour devenir rouge puis vert.
En final, Chicago stab ou "la carte au couteau version close-up" sans couteau mais avec un ouvre-boite à sardines (un des tours favoris de Bert Allerton et Dan Alan dans les années 50 et popularisé en France par Gaétan Bloom). Il en profite pour faire un change de jeu car la misdirection est infernale.
Mais honnêtement que faire comme tour après ? L’effet de la carte au couteau est tellement fort que vraiment c’est déjà un final complet... Il enchaîna ici à titre d’exemple par une routine rapide avec son jeu Arc-en-ciel (Rainbow deck) mais ce change peut être utilisé encore plus subtilement en poursuivant avec un tour de mentalisme nécessitant un jeu monté en chapelet ou truqué identique au jeu ayant servi à l’ensemble des tours précédents.
2ème partie : La conférence de Simon Lovell
un compte-rendu de Lorenzo
Quelques mots sur Simon : né à Manchester en Angle-terre en 1957, il part aux Etats-Unis pour ses études et décide d’y rester (tant qu’à faire). Il fut tricheur avant de faire carrière dans la magie (son grand père était tricheur professionnel).
Sa spécialité : la magie de bar. Autrement dit, des effets directs et percutants combinés à un humour assez particulier.
Quand j’ai discuté avec lui avant la conférence, il m’a dit que s’il le pouvait il ne ferait que de la magie dans les bars ; mais que malheureusement cela ne lui suffit pas pour gagner sa vie.
Les effets présentés proviennent de ses deux livres publiés chez L&L Publishing et font partie intégrante de son répertoire habituel (donc pas de tours "pour magiciens")
Jeu au portefeuille : Une carte est librement (hum...) choisie, puis perdue dans le jeu. Elle réapparaît dans le portefeuille. Le magicien se propose de réitérer l’exploit ; mais on se rend compte qu’il n’a plus que la carte choisie en mains car cette fois c’est tout le jeu que l’on retrouve dans le portefeuille
Votre signature : Une carte est choisie puis signée et perdue dans le jeu (encore !). Le magicien étale le jeu et on constate qu’une carte à un dos différent. "Est-ce que vous pensez que ça serait un bon tour si cette carte avait votre signature inscrite dessus ?" Le magicien extrait la carte et effectivement, la phrase "votre signature" est écrite sur son dos ; on retourne la carte et c’est vraiment la carte signée par le spectateur.
Pour moi ces deux premiers effets valent le prix de la conférence ; non je rigole, ils valent le double.
Echange d’as : Une carte est choisie, par exemple le valet de coeur. Quatre as géants sont montrés. Après un petit sketch la carte choisie se transforme en as de coeur et un des as géants devient le valet de coeur.
Elmsley Cut Elmsley : démonstration d’une routine de tricherie où le magicien distribue sur la table toutes les cartes à pique dans l’ordre depuis un jeu mélangé
La rose en papier : Sa méthode de pliage d’une serviette en papier pour former une rose très réaliste. Une belle manière de laisser un souvenir de votre passage.
Sans coeur : Routine de carte ambitieuse avec un roi. Pour le final, les quatre rois sont produits et on constate que toutes les autres cartes du jeu ont un énorme trou en leur centre. Cette routine est inspirée de Solid deception de Paul Harris. C’est très commercial.
Conclusion : Eh bien moi, je me suis régalé, mais il faut dire que j’aime assez les styles de présentation un peu décalés ("Monsieur, est-ce que je peux vous utiliser pour le tour suivant ? Vous avez l’air COMPLETEMENT FOU !!!").
Bien sûr, les effets ne sont pas techniquement très évolués, mais ceux qui font du close-up dans les bars savent que le but du jeu est de divertir au maximum les spectateurs ("Be an entertainer, not an emmerdeur").
(d’après Virtualmagie.com avec l’autorisation des auteurs)
