Prix DIAVOL 2002

Loyettes, le 5 octobre 2002


154 participants cette année au Diavol 2002 qui se déroula comme l’an passé à Loyettes dans l’Ain, la petite ville administrée par notre ami Georges Haas.


LES ATELIERS
Le succès obtenu l’an dernier par les ateliers magiques impliquait leur reconduction. Cette année, les participants purent choisir entre un pot-pourri de tours impromptus proposé par Mikito, une démonstration de cartomagie par notre invité d’honneur, le cartomane suisse Roberto Giobbi et une réflexion sur la manière d’améliorer un numéro de magie par Jean-Philippe Loupi.

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Atelier de Mikito

Mikito eut le mérite de nous remettre en mémoire un cocktail de tours improvisés, d’astuces, de curiosités, de paris impossibles ou de défis qui ont fait autrefois quelques fameuses pages du "Dhôtel" et que l’on retrouve en partie aujourd’hui dans la récente "Encyclopédie de magie impromptue" de Martin Gardner. Avec des pièces, des bouchons, des ?ufs, des verres, des cartes, des allumettes, du papier, autant d’accessoires qu’il est relativement facile d’avoir à portée de main. Il nous rappelle que dans n’importe quelle circonstance le magicien doit être capable d’improviser, de tenir son rôle, d’étonner, de relever les défis que lui jettent les spectateurs. Le tout est présenté avec la fougue et l’enthousiasme dont notre ami ne se départit jamais, telle cette lévitation en position assise d’un spectateur corpulent réalisée du bout des doigts par quatre assistants.

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Atelier de Jean-Philippe Loupi

Jean-Philippe Loupi nous fait part de son expérience en proposant une salutaire réflexion sur la mise en scène d’un numéro de magie. Il nous rappelle que la magie n’est qu’un outil technique au service d’un travail qui s’apparente à celui du comédien et que l’artiste ne doit jamais oublier la relation qu’il entend avoir avec son public. Sa reflexion tente de répondre à des questions que nous devrions jamais oublier : Qui sommes-nous ? quelles sont nos motivations ? dans quel contexte évoluons-nous ? et surtout quelle émotion essayons-nous de faire passer auprès du public ? Son propos, illustré par quelques exem-ples, d-clenche un certain nombre de questions et débouche normalement sur un dialogue constructif avec quelques-uns des spectateurs-magiciens.

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Atelier de Roberto Giobbi

Roberto Giobbi est un orfèvre de la cartomagie. Chacune de ses créations est une véritable mécanique de précision digne d’une horloge suisse. Au cours de cet atelier, il nous a présenté une routine basée sur le thème de la séparation des cartes rouges et cartes noires. Avec cette routine, il a parfaitement illustré comment composer un numéro à partir de différents effets s’enchaînant parfaitement et se renforçant mutuellement. Un modèle d’intelligence dans sa construction !

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Atelier de Roberto Giobbi (2)

La deuxième partie de l’atelier était dédiée à un classique des tours automatiques : "Vietnam". Roberto en a disséqué toutes les forces et les faiblesses pour arriver à une version brillante, même si cette démonstration n’était, en fait, qu’un prétexte pour nous expliquer sa démarche analytique et nous encourager à l’appliquer aux tours de notre répertoire.

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Atelier de Roberto Giobbi (3)

Après la pause de midi et un repas frugal pris sur place grâce au concours de notre ami Merlini qui anima le bar durant toute cette journée, Roberto Giobbi entra en scène.


LA CONFERENCE DE ROBERTO GIOBBI
Présentée par J.Y. Prost, qui lui avait demandé de préparer une conférence sur la cartomagie de scène, c’est avec un grand professionnalisme que Roberto enchaîne une magistrale présentation de trois tours de scène spectaculaires et bien enlevés : une carte en apparence simplement pensée par un spectateur est retrouvée dans des conditions qui paraissent impossibles ; une divination de trois cartes utilisant le chapelet Si Stebbins ; sa présentation de la carte dans la cigarette. Les explications viennent ensuite et laissent les spectateurs pantois. Puis c’est la carte retrouvée dans le citron ; la démonstration de quelques techniques de forçage pour la scène ; une carte dans le portefeuille à nouveau dans des conditions apparemment impossibles (utilisation d’un portefeuille Himber combinée avec deux enveloppes à deux possibilités et deux double cartes). Il termine avec le "tour de carte le plus dangereux du monde", sa version de la carte au couteau, dans une amusante présentation polyglotte. Là encore, Roberto fait preuve d’un incroyable sens de la scène et de la théâtralisation. Comme dans toutes ses routines, tout est analysé dans les moindres détails, toutes ses techniques, sa gestuelle, son boniment ont un sens et ne sont pas là par hasard. Il nous explique non seulement ses routines mais aussi et surtout insiste sur tout ce qui la rend crédibles et magiques pour le public. Roberto se taille un succès très mérité avec une standing ovation à la fin de sa conférence car il a su par son grand talent captiver la totalité (chose rare) du public présent pendant plus de deux heures avec un simple jeu de cartes. Un grand merci à Roberto pour son travail et ne le rater pas la prochaine fois s’il passe près de chez vous. La plupart des routines proposées feront sans doute l’objet d’un chapître dans l’un de ses deux prochains "Card College" en préparation.


LE CONCOURS DIAVOL
Bastien Caillet (Dijon) : Le premier candidat concourt en Close-up. Il sera malheureusement le seul cette année dans cette catégorie. Les conditions de son passage ne sont donc pas des plus sympathiques. Seul, avec une table, devant 150 personnes qui ne voient pas ce qu’il fait, ni n’entendent ce qu’il dit ; c’est dur. Mais Bastien s’en est plutôt bien sorti : mini-anneaux chinois, balles mousses et cartes (carte ambitieuse). Peu d’originalité mais si son discours et sa personnalité en font un bon numéro pour profane, c’est encore un peu faible pour un concours. Il faudrait améliorer la composition, la technique, et la gestion de l’impact sur le public (mais les conditions étaient vraiment très difficiles...).

Le rideau s’ouvre ensuite sur le premier candidat de scène.

Thiphaine (Lyon) : Dans un décor de musée d’art moderne, une voleuse, un gardien puis une visiteuse se succéderont par changement de costumes, jouée par la même magicienne, Thifaine. Les objets d’art volés, retrouveront leur place au fur et à mesure de leur apparition dans le numéro. Le final nous donnera une belle surprise.

Tous les ingrédients sont là pour en faire un très bon numéro mais il manque quelque chose pour que le rideau se referme sur un très bon numéro. La bande son n’est pas forcément heureuse dans le choix des ambiances. De même, l’univers dans lequel évolue Thifaine avec grâce et féminité est complètement froid avec des couleurs noires et du métal. J’aurais presque préféré qu’il soit présenté par un garcon. Dommage ! Je pense qu’un travail sur les couleurs, le costume et l’enchaînement des effets (un peu trop répétitifs et téléphonés) sont nécessaires. Je suis un peu dur, mais j’ai vraiment aimé ce numéro, et quand j’aime, je suis un peu plus intransigeant. Bon travail et à très bientôt sur des scènes nationales. Elle reçoit le deuxième prix avec un chèque offert par le magasin "Magique boutique" et son dynamique propriétaire Yves Doumergue.

Eric Parker : La scène est vide, la musique démarre et Eric nous emmène dans un numéro d’apparitions et manipulations de boules, foulards, verres et cartes. Les idées sont bonnes, d’autres moins heureuses. Quelques erreurs techniques ont parsemé le numéro, empêchant le spectateur de partir dans l’univers de ce numéro. Malheureusement, on ne peut pas s’empêcher de faire une relation avec le numéro de manipulation de Peter Marvey. Avec une plus grande distinction avec le numéro de Peter (attitude, musiques, accessoires), Eric pourrait nous présenter un numéro original et de très bon niveau.

Alice (Dijon) : Sur un texte difficilement compréhensible, un personnage tout en noir évolue bizarrement sur scène, ouvre un grand livre, puis se libère de son costume noir pour nous dévoiler une jolie femme en robe blanche qui joue avec un charme fou, avec tous ses accessoires (bagues, foulards, chapeau, mouchoir, fleurs, etc.).

Pour tout vous dire, il y a d’excellents et superbes passages de magie/poésie dans ce numéro, mais comme l’immense majorité du public, je n’ai rien compris au message qu’Alice a voulu nous dire durant sa prestation. En relisant mes notes, j’ai écrit "Ce qu’elle veut nous dire semble très important pour elle, mais malgré tous mes efforts, je ne comprend pas ce que c’est."

Je lui ai mis la meilleure note car le numéro est vraiment beau, original et bien composé, avec une grande richesse dans les effets, et après tout, est-ce vraiment important de tout comprendre ?

Pour votre information, son numéro n’est pas une ode au féminisme, de la vie d’une femme qui se libère d’une oppression religieuse pour se découvrir et se marier à la fin. Comme elle nous a dit durant une discussion : "Chacun y verra ce qu’il voudra y trouver". A revoir absolument. Elle remporte le prix Diavol à l’unanimité.

Eric : Le dernier candidat démarre son numéro. La musique est très dynamique, mais il semble très stressé. Il a visiblement le trac. Cause ou effet, il multiplie les problèmes techniques avec le feu, notamment avec un foulard en feu (à la Alpha) qui se termine avec le foulard qui se consume réellement. Après dissipation de la fumée, il en fait apparaître une colombe, plutôt chanceuse ce soir. Au cours de son numéro, il fait disparaître ses accessoires dans une boîte à miroir, alors que la boîte est posée sur un gros guéridon. Un trou aurait suffit ?

Il continue par une cabine spirite avec la veste puis une neige japonaise. Il semble que ce soit son premier passage public et qu’il soit complètement autodidacte. Le seul conseil que l’on pourrait lui donner est de vite prendre contact avec un club de sa région ou un magicien confirmé, en regrettant qu’il ne l’ait pas fait auparavant.

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Délibération du jury

Encore une fois, je pense que tous les candidats méritent notre respect et notre gratitude pour avoir préparé et présenté un concours. Mais il faut que cette somme de travail et d’investissements personnels soit valorisée par un retour sur le numéro présenté. Dans tous les concours, et principalement dans les concours régionaux, le jury est là pour juger, mais aussi, et surtout, pour aider et donner un nouveau souffle aux numéros avec un regard aussi bien technique qu’artistique. Il faut que les candidats n’hésitent pas à venir discuter avec les membres du jury qui leur donneront toutes les explications sur leur choix et surtout, leur donneront tous les conseils et remarques qui ont été discuté durant la délibération. Ne pas avoir un prix, n’est pas un échec. Il le devient si aucune expérience n’en est retirée. Tous les autres participants reçurent un ouvrage des éditions Georges Proust. Joe Maldera au nom de L’AFAP remit également à tous les candidats quelques revues et montres de notre association nationale.

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Arno et John Balls

Après un superbe apéritif offert comme chaque année par la mairie de Loyettes, le diner spectacle clôtura cette soirée. Le repas préparé par un grand restaurateur du coin fut de qualité et apprécié par tous.

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Jacques Tandeau - Roberto - Michel Filiol




GALA DE CLOTURE
Présenté cette année par Michel NEVEU de Dijon.

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Le banquet

Alban WILLIAM (Dijon) : Quel plaisir de revoir après plus de 15 ans d’absence notre vieil ami qui vient de sortir un bel ouvrage sur les colombes ; un beau numéro de magie générale qui combine productions de colombes, routine d’anneaux chinois et manipulation de boules.

David GUEDIN (Dijon) : numéro de jonglerie en lumière noire et de bien belles figures lumineuses.

Mister MORAN (Nice) et son numéro de manipulation : chasse aux pièces, apparition de bracelets et de médailles, manipulation de pièces géantes, bougies Fantasio, sel inépuisable... un numéro de magie générale très professionnel qui plaît au public.

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Magie aux tables

DAVID & NOLVEN : la cabine spirite n’est qu’un prétexte pour amener une version très "dépouillée" et inattendue du journal déchiré et racommodé. Entièrement nu, il déchire un journal qui fait office de feuille de vigne... Avec David, on peut s’attendre à tout ! Il fait un tabac...

Sidi BOUSAÏD : dans un numéro endiablé du jeu de tomates et une désopilante présentation de la guillotine au bras et des bambous chinois qui met la salle en joie.

Patrice CURT : Sur une voix d’enfant enregistrée, il présente un tour avec des "cleanex" qui devien-nent des foulards ; une intéressante et originale présention de l’album à colorier. Il termine par une théâtrale présentation du chapeau de Tabarin qui lui vaut un franc succès.

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Le coup du portefeuille Suisse

Un grand merci à tous ceux, nombreux, qui sont venus faire la fête avec nous ce jour-là ; rendez-vous l’an prochain mi-Octobre avec le talentueux Christophe BORER (Suisse) et bien d’autres surprises... A très bientôt.

 
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