Exces d’informations magiques



Partant d’une proposition de Juan Tamariz : « Y-a-t-il un excès d’informations dans la magie ? Comment le contrôler, avantage et désavantage ? », voici quelques-unes de mes réflexions sur ce thème.

Tout d’abord, quelles sont les sources d’informations que nous possèdons sur notre art ?

  • Les livres
  • Les revues ou magazines
  • Les vidéos
  • Les cd-rom
  • Les congrès
  • Les conférences
  • Internet
  • Les cours privés
  • Les clubs
  • Les magasins de magie
  • Et tout ce qui est du domaine public (les émissions à la télévision, à la radio, les articles dans les journaux, les spectacles public, les livres didactiques, les vidéos d’initiation, etc.).

Bref, quand on voit la liste ci-dessus, c’est une évidence que toutes ces sources d’informations sont un avantage pour celui ou celle qui veut s’intéresser à la magie. Il ou elle a, à sa disposition, un terrain de découverte vaste et varié. Ce qui n’était pas le cas, il y a une quinzaine d’année, où le milieu de la magie était plus fermé et surtout plus restreint. Maintenant, cet avantage est-il réellement un avantage ? Je ne le pense pas. Voyons étape par étape les différentes sources d’informations que le magicien a à sa disposition.

LES LIVRES
La littérature magique est de plus en plus vaste. Chaque jour voit naître un nouvel auteur ou un nouveau livre. Il y a le livre qui est une compilation de différents auteurs sur différents thèmes aussi variés que nombreux. Il y a le livre spécialisé sur un thème particulier. Il y a le livre qui offre la 36ème version d’un grand classique dénaturé par le temps où, bien souvent, on ne retrouve même plus les inspirations - peut-être que l’auteur ne les connait même pas ! Il y a le livre où l’on voit clairement que l’auteur explique des routines qu’il n’a jamais réalisées en public dans de vraies conditions de travail. Il y a le livre qui parle de théorie et où l’on retrouve des points communs avec notre histoire personnelle mais qui, même si il est très intéressant, nous démontre qu’il y a, parfois, une différence entre la théorie et la pratique (je vous rappelle que la théorie sans action n’existe pas !) - mais c’est encore ce genre de livre qui a ma préférence car il m’aide à méditer sur notre art. Et puis, enfin, il y a le livre écrit par un vrai auteur-magicien qui partage sa connaissance pratique et théorique dans le but de faire avancer l’art. C’est ce genre de livre qu’il faut rechercher à tout prix mais qui parfois - si l’auteur est un maître de l’ombre - n’attire pas tout de suite notre attention. Il se retrouve alors noyé dans la masse des publications sans avoir la vie littéraire qu’il mérite.

En résumé, je dirais qu’il y a trop de publications, qu’elles ne sont pas toujours de bonne qualité et que certaines d’entre elles n’existent que pour des raisons purement commerciales ou pour satisfaire l’égo d’un auteur en manque de reconnaissance. Je pense aussi que la nouvelle génération de magiciens est plus attirée par l’actualité et délaisse les grands classiques du passé. Leur technique est souvent bonne mais leur culture magique est quasi inexistante. Si l’on n’est pas guidé dans le choix de ses lectures, on risque de perdre du temps au lieu d’en gagner. La variété me semble être dans ce cas-ci un danger et désavantage pour notre art.

(à suivre...)

 
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