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AL BAKER (1874-1951)
Si l'on regarde dans l'encyclopédie de la Magie de
T.A Waters à Al Baker, on peut lire: « Magicien
légendaire remarqué à la fois pour ses
inventions et méthodes subtiles et pour ses
présentations scéniques. »
Biographie
- Al Baker est né le 4 septembre 1874 à
Poughkeepsie dans l'état de New-York.
- Il débuta la magie à l'âge de 12
ans après que son père lui montra un tour
où il faisait disparaître le riz contenu
dans un bol placé sous un chapeau. Il apprit
ensuite à partir de livres tel que « la magie
du Professeur Hoffmann ».
- A 17 ans, il vit le spectacle de Herrman The Great
qui était en tournée dans sa ville. Il
décida ce soir là que la magie deviendrait
son métier.
- A 20 ans, Al était à la fois magicien,
vendeur et rabatteur dans un show de forain
itinérant vendant des potions médicinales.
Après avoir vanté les bienfaits du produit,
il divertit le public puis leur vend le produit (premiers
"trade-show"?). C'est durant ces 3 années qu'il
apprit à parler devant tous les types de classes
de gens.
- A 23 ans, il rejoint un show itinérant. Il
travaillait avec un ventriloque qui était
constamment saoul. Un soir où le ventriloque fut
complètement ivre mort, Al Baker dût le
remplacer au pied levé alors qu'il ne connaissait
rien à la technique de la ventriloquie. Il baissa
donc la tête à chaque fois que la
marionnette devait parler. Il maîtrisa finalement
le numércomplet et sillonna tout le pays avec un
numércomique dont la perfection et
l'ingéniosité fut acclamé par tous
les magiciens de l'époque. Il jouait dans des
spectacles de Vaudeville, à raison de 4 spectacles
par jour payés 1,25$.
- De 1911 à 1920, il joua ensuite dans
différents clubs où il développa son
style: une magie intime et proche des gens (type magie de
salon).
- Au cours de sa carrière, il toucha à
tout avec succès: close-up, salon, cartomagie,
scène, ventriloquie, mentalisme, magie pour
enfants, magie comique ou encore présentateur. Il
a beaucoup développé la magie des fils.
- En 1930, il devint l'associé de Martin
Sunshine, (mentaliste très connu de
l'époque) pour tenir le magasin de magie "Braodway
Magic Shop" à New-York.
- Il fut également l'un des 5 membres fondateurs
du New-York Inner Circle en 1932.
- En 1938, il est élu comme l'une des 10 stars
de le cartomagie.
- En 1940, il devient le beau-père de Jay
Marshall.
- Il décède le 31 octobre 1951 à
l'âge de 77 ans.
Bibliographie
Il a écrit 5 livres:
- Al Baker's Book One [1933];
- Al Baker's Book Tw[1935];
- Magical Ways & Means [1941];
- Mental Magic [1949];
- Pet Secrets [1951].
Il aurait également écrit un booklet:
"Cardially Yours" [1933].
D'autre part, des tours de Al Baker ont été
publié dans:
- La prestidigitation du XXème
siècle ("Greater Magic") de J. N. Hilliard (dans les
2 volumes: Tours divers et Tours de cartes modernes);
- L'encyclopédie des tours de cartes de J.
Hugard;
- Pallbearers;
- Classic secrets of magic de Bruce Elliot.
Inventions
Al Baker a inventé de nombreux tours et
méthodes, comme entre autres:
- Think stop trick [1919];
- Purse frame [1920];
- The umbrella move [1949];
- A card and a number.
Il a développé et inventé de
nombreux tours avec du fil 'invisible'
(à l'époque, il s'agissait souvent de cheveux
humains):
- Le jeu hanté;
- Différentes houlettes aux cartes (utilisables en
close-up, salon ou scène);
- Le billet animé;
- The walking and jumping card;
- Le foulard qui se dénoue tout seul;
ou encore, différents systèmes d'arrimage
du fil très subtils.
Il a également mis sur le marché magique de
nombreux effets comme "The dictionnary test" ou encore sa
version des bols de riz dont une excellente description est
contenue dans le livre de Bruce Elliot "Classic secrets of
magic" (une description se trouve également dans le
volume Tours divers de "La prestidigitation du XXème
Siècle".)
Al Baker a inspiré de nombreux magiciens dont des
contemporains comme Gaétan Bloom ou Socrate.
Quelques conseils du maître
Commencez par être vous-même. N'essayez pas
d'être un autre et souvenez-vous que connaître
1000 tours ne fait pas de vous un 'entertainer'; par contre,
faire quelques tours de façon divertissante, oui. Les
boniments contenus dans les livres peuvent convenir à
l'auteur mais pas à vous.
N'écrivez
pas de trop long boniment pour un tour car à la fin,
le public aura oublié le début.
Après tout, le tour n'est pas la chose importante.
C'est la façon dont vous le faites qui le rend
divertissant. Si plus de magiciens réalisaient cela,
ils obtiendraient plus de contrats.
Prenez un tour, n'importe quel tour, le plus simple, le
mieux. Pensez y. Regardez les possibilités de mettre
en valeur le mystère qu'il émane. Ne faites
pas juste le tour en pensant: « je les ai bien eu
».
Savoir à quel moment quitter est une chose
importante.
Sachez rendre vos propos spontanés.
Ne passez pas des heures sur toutes les manipulations que
vous avez vues ou entendues parler. Faites en une bien.
Soyez toujours prêt à faire un ou plusieurs
petits tours. Ne dites pas « je n'ai rien sur moi
».
Lorsque vous faîtes disparaître un gros
objet, laissez le disparu. J'ai vu un magicien faire
très bien disparaître une cage d'oiseaux. Puis,
il est allé vers une boite et en a sorti ce qui
était supposé être la même cage.
Le public était surpris par la disparition mais
lorsqu'il a reproduit la cage, ils ont tous pensé:
« Ah, c'était donc là qu'elle
était! » et ils ont arrêté de
penser au tour. C'est mieux si le public se demande
après le spectacle: «Où est passé
cette cage?»
Petites phrases...
- « Ne courez pas si personne ne vous chasse.
»
- « Les magiciens s'arrêtent de penser trop
tôt. »
- Lorsque je vais à un congrès, les
magiciens me demandent si j'ai trouvé quelque
chose de nouveau à faire, et je leur
répond: « Non, mais j'ai trouvé
beaucoup de choses à ne pas faire. »
- Parfois, j'entend qu'un magicien s'est produit dans
un club et je demande à d'autres magiciens s'ils
l'ont vu. L'un d'eux me dira: « Oui, j'ai vu le
numéro. » Je dirai alors: « Qu'a-t-il
fait? ». « Oh », répondra-t-il,
« il n'a rien fait. La vieille boite au dé,
les foulards du XXème siècle et beaucoup
d'autres vieux trucs. »
« Comment fut la réaction du public? ».
La réponse est: « Ils avaient l'air de
l'aimer. » Le magicien, lorsqu'il est spectateur, ne
regarde pas le plus important. Il vient pour voir ce
qu'il y a de neuf. L'artiste vendait quelque chose et il
faisait probablement une bonne vente.
Moralité: regardez du point de vue
divertissement.
Réflexions et conseils sur le mentalisme
Al Baker était absolument contre les charlatans et
toute utilisation du mentalisme pour abuser de la
crédulité et de la détresse de
certaines personnes. Il le pratiquait uniquement à
des fins de divertissement.
La présentation d'un effet de lecture de
pensées diffère de beaucoup d'un tour de
magie:
- Il ne faut utiliser que des objets ordinaires que
l'on pourrait trouver une maison ou sur un spectateur:
enveloppes, papier, bloc, crayons, livres, magazines ou
billet. Tous les appareils si chers au coeur des
illusionnistes tels que boîtes, sac à
échange ou tube chromé sont à
proscrire. Tout effet qui demande un appareillage
spécial ne peut être présenté
comme un effet de mentalisme. Cette règle ne
s'applique qu'aux objets visibles et pas aux gimmicks
(nail writer, faux pouce, ...)
- Toute démonstration de dextérité
doit être évitée car elle vous
assimilera à un tricheur. Chaque action du
mentaliste doit être exactement la même que
celle que ferait une quelconque personne manipulant les
mêmes objets.
- On trouve dans les livres des douzaines de
façons d'échanger des billets de papier
où le spectateur a écrit des informations.
Adoptez une méthode pour faire un change et tenez
y vous jusqu'à ce qu'elle devienne une seconde
nature.
- Les effets de mentalisme dépendent beaucoup du
texte qui doit sembler être impromptu bien qu'ayant
été attentivement étudié
auparavant. Le mentaliste doit être capable
d'exécuter certains mouvements secrets tout en
regardant le spectateur et en lui parlant de la
manière la plus innocente possible.
- La faculté de lire un mot ou un court message
d'un

rapide coup d'oeil est très précieuse en
mentalisme.
Elle peut être acquise par l'entraînement.
- Un autre artifice à développer est
l'habilité d'exploiter au maximum la moindre
information. Un judicieux 'pumping' peut permettre
d'obtenir d'étonnants résultats.
- Les gestes sont importants. Vous pouvez à
l'occasion lire apparemment un message d'un papier tenu
en main alors qu'en réalité vous êtes
en train d'en lire un posé sur votre table. Pour
couvrir cela, vous placez votre autre main sur votre
front afin de cacher la direction de votre regard. Vous
aurez cependant utilisé le même geste
plusieurs fois avant, afin d'habituer le public qui ne le
remarquera alors plus. Il en découle que si vous
trouvez qu'un certain geste est nécessaire pour
couvrir un mouvement secret, faites en une habitude
d'utiliser ce geste de façon naturelle et
innocente durant votre spectacle.
- Maîtriser un bon système
mnémotechnique.
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